Une histoire d'exhaure

Depuis la nappe phréatique de surface et malgré un coffrage en béton de la tête du puits, de l’eau tombe dans le puits. Il y a aussi des infiltrations certes faibles dans l’exploitation : Il "pleut" dans le puits. Aussi, de l’eau s’écoule jusqu’au point le plus bas, le fond du puits : Il faut remonter cette eau vers le jour : C’est l’exhaure.

Je me souviens d’un lundi de Pentecôte. J’étais à table, en famille, avant le dessert. Le téléphone sonne : C’était un machiniste qui m’indiquait que l’alarme de la pompe sonnait. Je lui ai dit que j’arrivais tout de suite.  Ce que j’ai fait.

Au poste du machiniste, il y avait une liste des personnes à contacter si besoin. Le chef-clerc et moi étions en tête de liste.

En arrivant sur l’exploitation, il y avait déjà un clerc, deux machinistes, des ouvriers d’entretien et d’autres personnels. Pour mémoire, c’était un jour férié, mais pour le fond, en se prévenant les uns les autres, une bonne partie du personnel était là, par solidarité ou inquiétude, et pour donner la main si besoin.

Quelques ouvriers se préparaient déjà, bleu, bottes, casque et lampe. Il est décidé de faire descendre dans une cordée au niveau 255, trois ouvriers dont les deux ouvriers d’entretien présents. En remontant, ils nous informent que la pompe, électrique, est déjà à moitié dans l’eau.
Nous lançons donc une opération d’urgence. En relation avec les ouvriers d’entretien du jour et du fond, des équipes de volontaires sont mises en place pour travailler dans le puits.

Ces équipes de trois personnes simultanément, pas plus, de fin de journée, de nuit et du lendemain matin, en ciré sous la pluie, dessus la cage et avec le vide à côté, ont travaillé par rotation de 6 heures, pour installer un système provisoire de pompage.

Le mardi à 15h, le deuxième poste de l’après-midi, a pu reprendre un travail normal. Il a juste été perdu un poste de travail. Pour l’anecdote, chez moi, on ne m’a pas gardé de dessert. La vie de mineur est parfois difficile !