Société
des Ardoisières
de l'anjou

 

Souvenirs d'un ingénieur du fond


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de l'anjou

 

 

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vue d'une galerie
Vue d'une galerie principale, avec un locotracteur et un train de charges.



Le chantier en exploitation

A chaque niveau, une recette donnait sur le puits. En fait, il y avait un côté « arrivée » et un côté « départ ».

Des « taquets » étaient sortis à l’air comprimé de chaque côté quand l’étage était en service. Des barrières étaient levées par le receveur quand la cage était posée sur  les dits taquets.

Les voies, rails de 20 kg au m, étaient en très légère pente pour faciliter la manœuvre. D’un côté avec un « extracteur », le receveur sortait les crapauds vides,  de l’autre côté, il faisait entrer les charges.

Tout ceci fonctionnait à l’air comprimé. « Deux coups, monte », pour indiquer au machiniste qu’il pouvait remonter la cage.

Régulièrement, un « locotracteur », électrique lui aussi, venait chercher les « vides ». Il les conduisait jusqu’au « garage ». Du côté receveur, il y avait un « garage ». C’était une grande surface avec plusieurs voies sur lesquelles étaient stockées les charges en attente d’extraction et les vides qui venaient d’arriver.

Aux niveaux 86, 74 et 231, la partie exploitée était traversée par une galerie centrale avec des chambres d’exploitation de chaque côté. Les chambres étaient numérotées paires d’un côté, impaires de l’autre.

Dans les niveaux supérieurs, j’avais trouvé les galeries en place, et il n’était pas question d’y toucher, en particulier parce que la vie de ces chantiers allait prochainement (dans quelques années) se terminer.

La galerie centrale était assez large. Il y avait deux voies, une pour les « charges » et une pour les « vides ». De la chaux était projetée sur la voute et les parois, qui étaient donc « blanches ». Dans la galerie, passaient l’air comprimé et l’électricité. Dans les parties en cul de sac, il y avait aussi une gaine pour l’aérage. Enfin, un caniveau permettait à l’eau de s’écouler.

Le courant électrique était du 440 v triphasé, et après transformateurs, du 220 V. La galerie était alors éclairée par des tubes néon : Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on y voyait comme en plein jour, mais il n’y avait pas besoin d’utiliser les lampes individuelles.

J’avais coutume de dire que le fond, c’était comme le métro, mais sans la faïence.

Dans les niveaux inférieurs, le gisement étant vierge, mon prédécesseur, guidé par les sondages et les niveaux à microfossiles, avait tracé un plan théorique. Quelques sondages réalisés à partir du niveau 231 en creusement avaient confirmé la validité de ces choix.

La galerie centrale du 231 était déjà partiellement creusée, et donc ce choix ne pouvait pas être facilement remis en cause sur cette partie. Il aurait pu l’être plus loin, au fur et à mesure de l’avancement : Il aurait été possible de creuser une galerie décalée et d’ouvrir une seule chambre au milieu.

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