Société
des Ardoisières
de l'anjou

 

Souvenirs d'un ingénieur du fond


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de l'anjou

 

 

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photo d'une chambre à baisser
Vue d'une chambre déjà bien descendue, à partir du travers-banc.



La (nouvelle) Méthode à baisser.

Avant mon arrivée, une nouvelle méthode d’exploitation avait été imaginée, la méthode « à baisser » ou « à descendre ».

Au lieu de prendre la pierre à la voute, en laissant des remblais sous les pieds, on extrayait la pierre sous nos pieds. Au début, les remblais étaient extraits de la chambre, comme la pierre. Le massif étant découpé sans explosif, il y avait donc beaucoup moins de remblais.

Ensuite, les chambres étant exploitées sur 30 m de profondeur.

On a du mal à imaginer un volume vide de 20 m de large, 60 m de long, et 30 m de profondeur. La photo ci-desus montre une chambre déjà bien avancée.

Au niveau -231, il était prévu d’exploiter l’étage au dessus à -194, et de faire tomber par un bure les remblais dans la chambre terminée.

Le sciage de la pierre était fait horizontalement par des « haveuses », verticalement par des « rouilleuses ». Il s’agissait de sortes de grosses tronçonneuses de plusieurs tonnes, avec des bras de 2-3 m et des chaines munies de plaquettes de carbure.

Un gisement ardoisier donne des blocs comme des livres. Il est facile d’ouvrir ceux-ci de la bonne façon : On refendait les blocs dans le sens du « longrain », le « fil » de la pierre. Par contre, essayer d’ouvrir un livre d’un autre sens n’est pas possible, enfin, pour moi. Il fallait soit couper les blocs, en fait les casser, (méthode à rabattre), soit les scier (méthode à baisser)

Trois chambres, les 14, 16 et 18 avaient été mises en route avec cette méthode du sciage au 74, sur une dizaine de m de haut, pour expérimentation. La faible hauteur exploitable, avec un vide en dessous qui imposait des mesures de sécurité, était compensée par le fait que, dès le début, un petit bure permettait de faire tomber les remblais dans le vide laissé par l’exploitation à rabattre en dessous.

La "nouvelle" méthode était intéressante. Par contre, passer l'exploitation du gisement de l'une à l'autre était une affaire de plus d'une dizaine d'années.

La pierre étant beaucoup moins fracturée, on voyait souvent remonter des charges rectangulaires d’un seul morceau : de la belle pierre pour le jour.

L’équipement en palan, câbles électriques, air comprimé, remontée d’eau, etc., était beaucoup plus important mais restait beaucoup plus longtemps en place dans cette méthode.

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