Société
des Ardoisières
de l'anjou

 

Souvenirs d'un ingénieur du fond


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  La carrière de Grand Maison


Quand je suis entré à la Société des Ardoisières de l’Anjou, comme ingénieur du fond, j’ai été formé aux travaux du fond sur la carrière de la Grand Maison, à Trélazé. Ensuite, j’y suis revenu pour remplacer le directeur pendant ses absences et congés, de 1975 à 1980.
Au début, je descendais avec le directeur, Robert Giberti, puis avec le chef clerc, M. Morin, puis seul. Je retrouvais un clerc dans une chambre. Les contremaîtres du fond des ardoisières étaient appelés des clercs.

La cage était une plate-forme suspendue sous un câble d’extraction, avec un contrepoids. Elle servait à remonter ou à descendre dans les puits. A la Grand-maison, elle était d’un seul niveau, en tôle et en grillage. Il y avait un toit et le sol était perforé de nombreux trous pour laisser s’écouler l’eau. En effet, du fait de l’existence de la nappe phréatique en surface et des infiltrations en tête de puits, il « pleuvait » en permanence dans le puits.
Le grillage sur les côtés et des chaînes à l’avant et à l’arrière étaient là surtout pour la sécurité du personnel transporté. Au début, juste une chaîne, avant le vide, euh, ce n’était pas sécurisant. Et puis, on s’y faisait : En remontant ou en descendant, on regardait défiler les parois du puits, ou les lumières des recettes plus bas, dans les trous du plancher.

Le puits de la Grand Maison était profond de 271 m, sauf erreur. Une galerie emmenait au bure, où une deuxième machine d’extraction permettait de descendre jusqu’aux chambres d’exploitation, jusqu’à environ 550 m de profondeur. Un bure est un puits qui assure la communication entre deux niveaux, sans remonter jusqu’au jour. Il y avait donc deux machines d’extraction, une au jour et une en tête du bure, et donc deux « machinistes », conducteurs de ces machines.

L’exploitation de la Grand Maison se faisait dans la « veine nord » du gisement de Trélazé. Le pendage de la veine était subvertical, proche de la verticale. La veine était composée de passages de pierre assez marqués, de qualité différente. On les retrouvait dans chaque chambre, au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation. Le mode d’exploitation était la méthode dite montante, avec des tirs d’explosif à la voute, pour faire tomber des « bancs » de pierre, à débiter.

La qualité de la pierre, au point de vue du fendage, était bonne. La pierre était fissile, pour faire des ardoises très minces. Elle était plutôt plane, critère important pour des ardoises de couverture, présentait très peu de pyrites, j’en parlerai pour Misengrain. Par contre, elle présentait des « fines », c’est-à-dire de mini fractures à peine visibles à l’œil, avec un remplissage de quartz. Ces « fines » tenaient à la fente, mais rendaient des ardoises qui présentaient une fragilité, que les fendeurs devait reconnaître et écarter.
     

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